- instiller
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• v. 1370; lat. instillare, de stilla « goutte »1 ♦ Verser goutte à goutte (un liquide médicamenteux) dans une cavité ou un conduit. Instiller un collyre dans l'œil. Instiller à l'aide d'une seringue, d'un compte-gouttes.2 ♦ Fig. et littér. Faire entrer, pénétrer lentement. ⇒ insinuer. « ce maître Janus qui lui insuffle et lui instille dans la tête ces superstitions » (Villiers).Synonymes :- infuser- inoculer- insinuerinstillerv. tr. Didac. ou litt. Verser (un liquide) goutte à goutte. Instiller un collyre entre les paupières.⇒INSTILLER, verbe trans.Faire couler goutte à goutte généralement à l'aide d'un instrument (un liquide, un produit, une substance dans une cavité, dans un organe d'un être vivant). Huit grains de calomel, délayés dans un peu d'eau, sont instillés dans la trachée, à l'aide de la canule (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826, p. 315). On peut aussi instiller dans les narines des petits animaux de l'huile goménolée (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 89).♦ Au part. passé. Le liquide instillé se mêle avec le mucus de la trachée (BRETONNEAU, Inflamm. tissu muqueux, 1826p. 317).♦ Rare. Incorporer petit à petit une quantité d'une substance dans une autre substance. Selon M. Brandenbourg, le précipité blanc qui se forme lorsqu'on instille dans une solution de phosphate de soude un peu d'une solution de muriate de baryte, doit se dissoudre complètement dans l'acide nitrique pur (KAPELER, CAVENTOU, Manuel pharm. et drog., t. 2, 1821, p. 543).— Instiller qqc. à qqn. Introduire une substance dans le corps d'une pers. Synon. administrer. Or, le Dr Brown-Séquard, après des expériences réitérées, n'a-t-il pas récemment démontré les vertus de cette matière [la semence de l'homme] enlevée à un homme et instillée à un autre? (HUYSMANS, Là-bas, t. 2, 1891, p. 77).— P. métaph. ou au fig. Faire pénétrer progressivement (une idée, un sentiment) dans l'esprit d'une personne. Synon. insinuer :• C'est que chez moi la réflexion consciente n'a d'autre résultat que de mettre en mouvement tous les insolubles et de ma vie et de ma nature, de tout mon être enfin, puis de s'étendre aux insolubles de la vie en général et finalement de m'instiller une tristesse à tel point étale que j'en suis tout imbibé.DU BOS, Journal, 1925, p. 397.REM. Instillateur, subst. masc., méd. Sonde creuse et rigide permettant d'instiller une substance. Instillateur intra-veineux du Dr Lehman, permettant l'instillation intra-veineuse d'un sérum anti-toxique à une cadence lente et régulièrement dosée (Catal. instrum. chir. [Collin], 1935, p. 22).Prononc. et Orth. : [
]. [-ll-] ds DG. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1370 « faire pénétrer goutte à goutte » (Grande Chirurgie de Guy de Chauliac ds SIGURS, p. 64); 2. ca 1501 fig. (Jardin de Plaisance, f° 228 r°). Empr. au lat. instillare « verser goutte à goutte; au fig. : introduire dans, insinuer, inculquer ».
instiller [ɛ̃stije] v. tr.❖♦ Didactique ou littéraire.1 Verser goutte à goutte (un liquide médicamenteux) dans une cavité ou un conduit. || Instiller un collyre dans l'œil. || Instiller un produit à l'aide d'une seringue, d'un compte-gouttes. || Instiller un produit à un malade. — (Le sujet désigne un non-humain). || Les abeilles (cit. 5) instillent une goutte d'acide formique dans le miel.♦ (Le sujet désigne le liquide). || L'encre instille lentement le buvard. — Par extension (poétique) :1 Miniature semblable à l'iris, l'orchidée,Cadeau le plus ancien des prairies au plaisirQue la cascade instille, que la bouche délivre.R. Char, les Matinaux, p. 91.2 Fig. et littér. Faire entrer, pénétrer lentement. ⇒ Insinuer.2 C'est, à coup sûr, ce maître Janus qui lui insuffle et lui instille dans la tête ces superstitions épaisses (…)Villiers de l'Isle-Adam, Axël, II, 5.❖DÉR. Instillateur.
Encyclopédie Universelle. 2012.